Je suis un passionné… Or, la musique est une des grandes passions qui m’habitent, au point ou c’est sans conteste mon énergie vitale. Même si j’ai beaucoup de « beat » lorsque je joue des percussions, j’avoue que je ne suis pas un vrai musicien, mais la musique est dans ma nature tout comme la nature est ma musique… En ce moment même, par exemple, tout comme d’ailleurs à chaque fois que j’écris mes chroniques, j’écoute de la musique… D’ailleurs, seriez-vous surpris que ce qui joue souvent lors de mon écriture soit du Bach? Bach? Un nom vraiment prédestiné, vous ne trouvez pas, pour l’ardent défenseur du recyclage que je suis?
Non, mais sur une note plus sérieuse, j’ai toujours senti qu’il y a un lien intime et inspirant entre la musique et l’environnement. Bien au-delà de mon amour pour le chant des oiseaux, ou pour un beau gros feu de camp au Balcon Vert à Baie St-Paul autour duquel on joue de la guitare ou du djembé, j’ai la profonde conviction que musique et environnement carburent au même feu sacré… Je suis en effet convaincu que tout irait pas mal moins croche sur notre belle petite terre, si on tentait de s’accorder avec la nature. Je crois même qu’on pourrait même atteindre l’harmonie, et si on respectait le rythme naturel de la planète et si on mesurait la véritable portée de nos gestes? Or ça s’entend non? L’accord, l’harmonie, le rythme et la portée sont peut-être musicaux à la base, mais bougrement environnementaux quand on y pense bien… Juste ou faux? Vous êtes aussi d'accord? Voilà pourquoi, à mon sens, la musique est tout aussi cruciale que mon engagement pour la sauvegarde de la planète et des êtres vivants…
 Et c’est d’autant plus vrai que la musique se met particulièrement au vert ces temps-ci… Je sais, ce n’est pas d’hier que bien des artistes épaulent la cause environnementale… En vers et en vert, j’ai grandi avec Félix, Vigneault, les Séguin, Piché puis Desjardins… Certains, vertement déjà , militaient, en dénonçant la bêtise humaine et en nous incitant à agir. D'autres, plus subtils, n’ont eu qu’à dépeindre la beauté et la fragilité du monde qui nous entoure, pour nous convaincre de l’importance de faire notre part pour sauvegarder la planète. La tradition se poursuit…avec les Cowboys Fringuants, Daniel Boucher ou Tryo… Car lorsqu’on veut s’assurer de la pureté de l’air, en là ou en sol, on se doit de soigner ses chansons…
Mais l’actuel mouvement de l’industrie de la musique vert se veut encore plus terre-à -terre… Prenez par exemple le fameux CD, où devrait-on dire le DC puisqu’il s’agit du disque compact… En attendant sa « disparition » annoncée depuis quelques années, ce dernier s’écologise. Ainsi, on a vu apparaître au Québec depuis 2008 des emballages entièrement biodégradables… Ni vus ni connus, le nouveau type d’emballage cellophane qui protège la pochette de l’album ressemble comme deux gouttes de bière, à l’emballage de plastique standard, mais ne polluera visuellement pas les sites d’enfouissement pendant des milliers d’années. Près du tiers des DC produits par des étiquettes québécoises sont de cette famille, ce qui est largement supérieur du moins pour l’instant, à ce que fabriquent ailleurs, les grosses transnationales Universal, Sony BMG, Warner ou EMI. Vous n’êtes pas emballé ? Vous trouvez que ça ressemble à un bon vieux coup de marketing ? C’est votre droit… Mais sachez qu’à l’intérieur aussi le « produit » a changé… En rachetant certaines rééditions de disques compacts de jazz sur étiquette ECM par exemple j’ai été surpris de n’y trouver aucun support de plastique, que du carton. La compagnie MMS, commercialise même des pochettes faites de carton 100% recyclé… Sinon le support DigiPak™ dans lequel on coince le disque compact existe désormais lui aussi en version plastique 100 % recyclé et même en version PaperFoam™ biodégradable, ce qui permettrait selon la firme hollandaise, de réduire les émissions de carbone de près de 90 % par rapport à un emballage similaire en plastique.
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Bon j’entends certains d’entre vous qui se diront que le meilleur CD ou DC, ce serait = pas de disques du tout… Après tout, on aura beau écologiser un tant soit peu l’emballage, la pochette ou le support, n’en demeure pas mois qu’il faudra toujours des ressources et de l’énergie pour produire ladite « galette », la stocker et la diriger vers le consommateur, ce qui sera encore là source de pollution, comme pour tout autre objet de consommation. En ce sens, la numérisation de la musique est sans conteste en train de changer la donne. C’est un secret de polichinelle que bien des consommateurs n’achètent plus de disques compacts, et préfèrent les télécharger. Pour l’amoureux de la musique que je suis, si on peut s’assurer que le téléchargement, ou downloading en népalais, ne prive pas l’artiste de ses droits d’auteur et redevances, j’achète… C’est drôlement plus impersonnel et désincarné qu’un DC et encore plus qu’un vieux disque 33 tours qu’on pouvait manipuler comme un bon livre, mais je vais m’y faire. J’ai racheté quelques planantes créations de Tangerine Dream sur Zik.ca, la boutique virtuelle d’Archambault, et ma foi, j’ai eu ce que je voulais… De la musique, à la fois économique, bien moins chère que si j’achetais l’album, et un peu plus écologique puisque sans médium…
Reste l’armada électronique nécessaire au téléchargement et à la lecture de cette musique numérisée… Bon c’est connu que les ordinateurs et lecteurs MP3 sont loin d’être verts, d’autant plus qu’ils sont conçus pour ne pas durer longtemps. Sachant cela, recherchez donc le M & M… Non ce n’est pas une nouvelle marque d’appareils électroniques… Le M & M pour moi, c’est le moindre mal, c'est-à -dire un médium qui à défaut d’être parfait, aura un impact moindre sur l’environnement. Sévèrement critiqués ces dernières années, notamment par GreenPeace dans son guide pour de l’électronique responsable, (https://www.greenpeace.org/belgium/fr/news/electronics11) les fabricants seraient eux aussi, doucement, en train de prendre le virage, sous la pression constante de la critique et des consommateurs. On les incite en effet fortement à réduire l'utilisation de matières dangereuses dans leurs composantes, de même que la consommation d’énergie de leur « gadget » tout en s’assurant que le produit durera plus longtemps et qu’en fin de vie, il sera recyclable plutôt que jetable. Ainsi, Phillips, qui est passé de la 15e à la 4e place de l’électropalmarès, offre désormais un baladeur audio vidéo MP3 le SA9345, dont l’efficacité de la batterie a été améliorée de 26%, qui est 18% plus recyclable, et dont l’impact global sur l’environnement a été allégé d’un significatif 20%.
Mais parlons de nos festivals… Moi qui ai déjà en tête et en cœur, des souvenirs impérissables de certains spectacles au Festival international d’Été de Québec et au Festival international de jazz de Montréal… ce qui m’enchante encore plus c’est que ces hauts lieux de la chanson et de la musique, raisonnent de plus en plus au diapason de l’environnement… Que de chemin parcouru depuis 2 ans à peine lors de tels rassemblements
(detail_chronique.php?ID=361785). Étant plus avancés dans leur écologisation que bien des compagnies de disques, l’impact des festivals n’en est que plus tangible et concret à court terme grâce à leurs impressionnantes foules de visiteurs…
À Québec, le Festival international d’Été a désormais son volet « durable ». Dans les faits depuis l’an dernier, le plus important déploiement artistique extérieur du Canada, avec ses 1.7 million de festivaliers, s’est adjoint les services de la firme d’écoconseillers Takt Etik. Et pour faire quoi, dans les faits, me direz-vous ? Pour minimiser son empreinte écologique c’t’affaire ! Du 9 au 19 juillet prochain, si vous avez envie de fêter la 42e édition du pionnier des festivals, vous pourrez déposer carton, plastique et métal dans pas moins de 160 bacs disposés dans les endroits publics, mais aussi à l’intention des artistes et des employés. On effectuera de plus la collecte des matières organiques compostables, aux points de services des traiteurs. Plus de 16 tonnes de matières seront ainsi collectées, ce qui constitue 53 % des matières revalorisables… D’ici 2011 on compte atteindre un taux de revalorisation de 65%. Les innombrables bières, vins et autres boissons qui seront consommés durant le Festival seront de plus servis dans des verres de plastiques recyclables no1 et no5. Molson ayant finalement décidé l’an dernier de bannir les controversés verres de plastique numéro 6 (polystyrène), traditionnellement utilisés par l’ensemble des brasseurs. L’impression du programme de la 42e édition a été réalisée sur du papier qui contient 100% de fibres recyclées (Rolland Enviro 100 Print). Enfin, les festivaliers pourront se procurer des t-shirts souvenirs du festival fabriqués au Canada et illustrés localement à Québec… C’est un fichu de bon point de départ, quand on veut se doter d’une PAR, une politique d’acquisitions responsables.
Le Festival international de Jazz de Montréal n’est pas en reste, lui qui récupère ce qui recyclable depuis plus de 20 ans… Carboneutre depuis 2008, on y compense depuis l’an dernier, les émissions de gaz à effet de serre générées par le déplacement outremer et local des artistes, de même que le déplacement des organisateurs et employés du Festival. On compense même les GES émis par les génératrices d’appoint et la flotte de véhicules… J’aurais bien aimé vous en parler davantage parce que c’est une initiative tellement avant-gardiste, mais malheureusement, la responsable de la logistique du Festival désignée par les relations de presse, n’a pas jugé bon retourner mes appels, et m’a presque raccroché au nez lorsque je l’ai relancé pour lui parler… Aurait-elle été aussi bête avec un journaliste du New-York Times ? Probablement pas… Mais ca va, je n’en rajouterai pas sur cette fausse note… La pauvre Sonia devait être dans le jus… vraiment dommage, mais bref. Je m’en tiendrai donc à des estimations déjà rendues publiques, soit qu’on compensera quelque 2000 tonnes d'équivalents CO2. La facture des crédits carbone étant prise en charge par Rio Tinto Alcan, fier partenaire de l’événement. D’ailleurs, le Festival International d’Été compte bien orchestrer la même initiative d’ici 2011, si, je dis bien si, un partenaire se joint à l’aventure. Moi Quand j’entends ça, c’est comme de la musique à mes oreilles…