Faire une expédition dans la nature peut rapidement tourner au cauchemar lorsque les éléments sont contre vous, peu importe votre niveau de préparation. C'est ce que des policiers de l'Unité d'urgence du secteur Ouest (UUSO) et des postes de la MRC de La Vallée-de-l'Or de la Sûreté du Québec ont constaté lors de deux sauvetages survenus la même journée.
27 août, 2 h 30 du matin, réserve faunique de La Vérendrye
Alors que deux aventuriers aguerris font du canot-camping dans un endroit isolé de la réserve faunique de La Vérendrye, près du confluent du ruisseau Kitchener et de la rivière Chochocouane, l'état de santé de l'un d'eux se détériore soudainement. Son compagnon, muni d'un téléphone satellite, appelle les urgences en plein milieu de la nuit. Il est tout de suite mis en contact avec un agent du poste auxiliaire de la MRC de La Vallée-de-l'Or.
Ce dernier, appuyé par un collègue, tente de géolocaliser les individus et partage l'information à l'équipe de l'UUSO. Grâce à la carte du circuit de canot publiée par la réserve et la Fédération québécoise de canot-camping, la description de l'endroit par le citoyen et la validation des informations par la directrice de la Société des établissements de plein air du Québec réveillée au petit matin, les deux hommes sont finalement localisés avec exactitude. Malgré les difficultés, dues notamment à la forte végétation, l'agent réussit à garder le contact téléphonique avec eux durant la nuit, jusqu'à l'arrivée de l'hélicoptère de la Sûreté, peu après le lever du jour. L'équipe à bord prend les signes vitaux de la victime durant les quelque 150 kilomètres qui le séparent de l'aéroport de Val-d'Or, où une ambulance prend le relais pour le transporter à l'hôpital.
Un mois après l'événement, l'un des hommes a tenu à remercier officiellement l'équipe qui les a secourus par l'entremise d'une lettre : « La situation de mon camarade était précaire. Si j'avais été obligé de poursuivre en canot la descente de la rivière avec, à bord, une charge de 70 kilos en plus de mon camarade plié de douleurs, quelques rapides à franchir et une distance de 36 kilomètres à parcourir, ce n'est peut-être pas une perte de vie que l'on aurait pu déplorer, mais deux. C'est un hommage bien senti au personnel de la Sûreté du Québec et au personnel médical que je veux rendre aujourd'hui. Ils ont fait leur travail de façon admirable et professionnelle. »
Pour l'agent de la MRC de La Vallée-de-l'Or, ce succès est lié à la collaboration : « Nous avons travaillé en équipe, ce qui a permis de retrouver les individus avec rapidité et exactitude. »
27 août, en avant-midi
Le sauvetage terminé, l'équipe de l'UUSO se redirige vers Saint-Hubert. Alors que l'hélicoptère survole Mont-Laurier, les policiers reçoivent un appel pour un homme en détresse. Changement de plan : direction lac Evans, dans le Nord-du-Québec.
Un octogénaire, vivant seul dans une tente rudimentaire, a fait une chute et s'est cassé une hanche. « L'homme ne connaissait pas sa position. Déposé en hydravion dans cet endroit isolé, il connaissait uniquement le nom du lac où il résidait », se souviennent les agents de l'UUSO. « En collaboration avec le capitaine du poste principal de la MRC de La Vallée-de-l'Or et grâce aux démarches de localisation, nous l'avons repéré et transporté directement à l'hôpital. »
Des outils pour une expédition sécuritaire qui ont fait la différence
Plusieurs éléments ont facilité le succès de cette intervention médicale. « Nous avons reçu rapidement une bonne coordonnée GPS et de bons repères, ce qui a rétréci notre champ de recherche. Les citoyens avaient également un téléphone satellite et ont appliqué notre protocole pour garder en usage les batteries », expliquent les deux sauveteurs.
De plus, l'ami de la victime a su rapidement se faire localiser au sol. « Il a utilisé des signaux visuels et a renversé son canot, qui avait le dessous rouge, comme repère visuel. »
La Sûreté du Québec est responsable de la recherche terrestre sur l'ensemble du territoire québécois. Bien que le délai entre ces deux incidents soit exceptionnellement court, les policiers doivent fréquemment secourir des randonneurs, aventuriers et explorateurs isolés, que ce soit pour des interventions médicales, des accidents ou des recherches terrestres. Comme ces cas en font foi, plusieurs partenaires et de nombreuses organisations bénévoles participent avec elle dans la réalisation de ce mandat.
En cas d'imprévus
La Sûreté du Québec tient à rappeler l'importance d'apporter des provisions, des outils de sécurité fonctionnels (cartes, GPS, boussole, téléphone satellite, batteries) ainsi que des vêtements de couleur visibles et adaptés aux conditions météorologiques, en plus d'avoir des notions de base de lecture de cartes et boussoles. Il est également recommandé de partager l'itinéraire et la durée de l'expédition avec ses proches. Pour davantage de conseils pratiques, consultez cet aide-mémoire. Cet outil renferme une foule de conseils qui vous aideront à planifier vos activités de plein air et vos excursions en toute sécurité.