Nous avons la chance au Québec de vivre dans une société libre qui offre une qualité de vie enviable en Amérique du Nord. Nonobstant, la sécurité publique reste une préoccupation quotidienne pour tous, notamment pour les élus municipaux qui ont le souci d’offrir à leurs citoyens un milieu de vie paisible et sécuritaire. Les municipalités ont, par ailleurs, l’obligation de fournir des services policiers afin de maintenir la paix et l’ordre. Malgré tout, les municipalités font toutes face, un jour ou l’autre, à des problématiques variées liées à la criminalité, telles que les vols, les agressions, la fraude, le vandalisme, etc. La sécurité étant à la base de la qualité de vie et du développement social et économique d’une municipalité, les élus et la Sûreté du Québec, par l’entremise de ses directeurs de postes, sont amenés à travailler ensemble pour résoudre ces problématiques, mais avant tout tenter de les prévenir.
La prévention du crime fait partie des services de base offerts par la Sûreté du Québec et est inhérente au concept de police de proximité auquel l’organisation adhère. Toutefois, cette responsabilité ne peut incomber qu’à elle seule. La responsabilité de prévenir le crime appartient à la fois aux individus, à la police, aux différents intervenants communautaires et sociaux de même qu’aux élus.
Le ministère de la Sécurité publique définit la prévention de la criminalité comme suit : « La prévention de la criminalité consiste en des mesures proactives et non pénales qui ont pour but spécifique de réduire la criminalité en agissant sur les facteurs qui la déterminent, soit sur les circonstances et l’environnement dans lequel sont commis les délits ou encore sur les facteurs contemporains qui prédisposent à la criminalité ». Cette définition permet de distinguer deux volets à la prévention du crime. L’un qui agit directement sur la situation, ses circonstances et son environnement qu’on nomme prévention situationnelle; l’autre qui agit sur les facteurs qui peuvent amener l’individu à la criminalité et que l’on nomme la prévention par le développement social (https://www.securitepublique.gouv.qc.ca/index.php?id=prevention-criminalite).
Prenons l’exemple du vandalisme. Peu importe sa forme et qu’il soit perpétré sur le domaine public ou privé, ce type de délinquance a un coût et des conséquences importantes pour les municipalités. Dans ces cas, on a souvent tendance à croire que les services policiers ont non seulement les pouvoirs répressifs pour arrêter les contrevenants, mais aussi la solution et la capacité à eux seuls de prévenir que de tels actes se reproduisent. Toutefois, l’expertise policière se situe en sécurité publique. Il est donc faux de croire qu’elle peut prévenir le crime en agissant à la fois sur les facteurs humains ou sociaux qui engendrent le crime, et sur ses circonstances et son environnement. Les policiers ont certes la capacité et la volonté de contribuer à la solution, notamment par leurs conseils, la patrouille, l’émission de constats d’infraction ou l’arrestation, néanmoins une approche plus globale doit être considérée.
Le vandalisme démontre bien le côté « humain » ou « social » du crime. On peut souvent lui attribuer un âge, un sexe, un contexte social. L’image qui parle le plus est sûrement celle du jeune qui est isolé, vit une situation familiale complexe, fréquente les mauvaises personnes, ou ceux qui n’ont tout simplement rien à faire. Dans une telle situation, nul doute que les chances d’être prédisposé au crime augmentent et c’est par la prévention en développement social que l’on peut contribuer à réduire ce risque. Les policiers peuvent certainement collaborer à ce volet de la prévention puisque la sensibilisation de la population fait aussi partie de leur travail en. Toutefois, le leadership relèvera davantage des intervenants sociaux et communautaires, comme les éducateurs, les psychologues ou les travailleurs sociaux. Ceux-ci ont, par leur expertise, des moyens adaptés pour faire face à ce type de situation.
Les policiers, pour leur part, auront de meilleurs résultats en agissant sur les conditions entourant la perpétration du crime, c’est-à-dire en faisant de la prévention situationnelle. Ce type de prévention consiste en des mesures ou des actions qui permettent de réduire les possibilités d’être victime d’un crime ou qui influencent la décision du criminel de passer à l’acte ou non en rendant le geste moins attrayant ou plus difficile. Les policiers étant des professionnels de la sécurité publique, ils peuvent aisément reconnaître les situations potentielles à la perpétration d’un délit et proposer les actions nécessaires pour les prévenir. Par exemple, dans les cas de vandalisme, le policier peut proposer des solutions ayant trait à l’aménagement, l’éclairage et la surveillance des lieux.
Il est important de noter que la prévention passe aussi par le citoyen, son apport ne pouvant être négligé. Autant les policiers que les intervenants sociaux et communautaires doivent pouvoir compter sur la collaboration du citoyen. Celui-ci peut participer à l’identification des problématiques, ainsi qu’à la mise en place de solutions. C’est d’ailleurs dans cette perspective qu’il existe sur le territoire desservi par la Sûreté plusieurs comités de citoyens en lien avec la sécurité publique (voir : https://cacsp.ca/index.htm pour un exemple de comité de citoyen).
Et les élus dans tout ça? Comme il est mentionné plus haut, la prévention de la criminalité nécessite, pour obtenir des résultats, une approche globale. La définition le sous-entend bien, c’est l’amalgame des mesures en prévention par le développement social et en prévention situationnelle qui permet de prévenir le crime. L’élu a des leviers importants dont la capacité de mobiliser les ressources policières, communautaires et citoyennes et de se positionner comme un vecteur du partenariat. Par ailleurs, par ses fonctions, il peut contribuer de manière significative au diagnostic local et à l’élaboration de solutions appropriées pour la population qu’il représente. C’est souvent grâce à leur volonté et leur engagement que des projets voient le jour et donnent de résultats intéressants.
On ne le dira jamais assez, la prévention de la criminalité c’est l’affaire de tous! Pour la Sûreté du Québec, la collaboration et le partenariat avec les différents acteurs permet d’envoyer un message cohérent à la population, afin de mieux informer et par conséquent, mieux prévenir.
Élus et policiers : vision commune et action concertée en sécurité et en prévention de la criminalité
Afin de mieux outiller les élus, une formation en prévention de la criminalité, s’adressant au Comité de sécurité publique, a été élaborée conjointement par la Sûreté du Québec, l’Union des municipalités du Québec et la Fédération québécoise des municipalités.
Pour plus d’information, veuillez consulter les sites suivants :
https://www.fqm.ca/documents/formation/brochure_formation.pdf
Des questions? Des commentaires? N’hésitez pas à nous écrire : chroniquesurete@surete.qc.ca